Il y a quelques jours, Cécile Courtais m’a proposé une interview afin d’en savoir plus sur mon parcours et sur le Mouvement des Poussins.
Je l’ai accepté avec plaisir pensant que le partage de mon expérience pourrait intéresser des entrepreneurs et de futurs créateurs d’entreprises.
Je remercie une nouvelle fois Cécile Courtais de m’avoir proposé cette interview, vous pouvez retrouver son blog à l’adresse suivante : http://www.cestaucarre.fr/
L’interview est disponible ci dessous :
Mais qui a eu l’idée des Poussins ?

Le mouvement des poussins, vous en avez entendu parler ? Et bien je ne sais pas vous mais moi, c’est grâce à leur page Facebook que j’ai été alertée du risque qui pesait sur les autoentrepreneurs. Et oui en free-lance bien occupée et qui ne prend pas le temps de s’informer, je ne savais pas que ce statut, mon statut, que j’ai choisi et que je défends, était menacé. C’est alors que l’instigateur de ce mouvement m’a contactée, parce qu’il avait tout simplement lu un de mes articles à ce sujet. Mais il n’avait même pas besoin de me demander de relayer l’information car j’étais bien décidée à le faire ! Ce n’est que quelque temps plus tard que j’ai voulu en savoir plus sur… Adrien Sergent. Et j’ai découvert un sacré parcours : il n’a que 19 ans (là, j’ai pris un coup de vieux…) et il a crée son activité à 16 ans (là j’ai pris une claque !). Je vous invite à faire connaissance avec celui qui a eu l’idée de créer le mouvement des poussins :
Cécile Courtais : Bonjour Adrien, peux-tu te présenter ?
Adrien Sergent : Bonjour Cécile, oui bien sûr avec plaisir : Je m’appelle Adrien Sergent, je suis un jeune entrepreneur dans le secteur du numérique (jeux vidéo, applications, web) j’habite à Marseille et je suis impliqué dans différentes activités associatives et citoyennes.
Je suis autodidacte, j’ai rapidement arrêté les études, le modèle scolaire classique ne me convenait pas, je suis par contre passionné par l’apprentissage : découvrir de nouvelles choses, acquérir des compétences nouvelles, enrichir ses connaissances et sa culture, mais pour cela je préfère utiliser des moyens alternatifs comme internet, les livres, les discussions avec des professionnels et puis bien sûr l’expérience du terrain.
Les jeux vidéo ont toujours été une passion pour moi, j’ai commencé très tôt, dés l’âge de 3 ans je m’amusais à déplacer un petit dinosaure dans une démo Playstation 1 et j’ai commencé à vraiment jouer dès 4 ans sur «Rayman» un excellent jeu de plate-forme. Depuis cette époque j’ai toujours continué à jouer à plusieurs centaines de jeux différents sur toutes les plates-formes possibles et imaginables (PC, Console, Téléphone etc).
Avec du recul, je peux voir à quel point ces années de jeux vidéo qui ont forgé ma culture vidéo ludique ont joué un rôle essentiel dans ma formation à mon métier de game designer. Dés l’âge de 10-11 ans je commençais déjà à écrire des concepts ou des histoire de jeux vidéo dans des carnets ou sur Word, mais c’est à 15 ans qu’il y a eu un véritable tournant, j’ai eu envie de passer à la vitesse supérieure et de réaliser concrètement mes propres jeux vidéo.
J’ai fait des recherches et c’est là que j’ai découvert le milieu de la création de jeux vidéo indépendant francophone, je me suis documenté sur le métier de game designer et j’ai commencé à participer et/ou à réaliser plusieurs petits jeux indépendants en équipe avec des coéquipiers rencontrés sur les forums, cela a été une expérience super enrichissante au niveau créatif, j’ai rencontré des gens très intéressants et j’ai commencé à apprendre mon métier de game designer sur le terrain en réalisant des petits projets.
Après avoir réalisé plusieurs titres indépendants, j’ai voulu acquérir une expérience professionnelle afin de savoir comment cela se passait dans un studio de jeux vidéo professionnel, j’ai donc recherché seul un stage autonome comme game designer, j’ai eu la chance de trouver un studio de développement de jeux vidéo basé en Belgique et recherchant un game designer pour six mois, je leur ai montré mes jeux, ils ont aimé mon travail et j’ai eu le job.
Ça a été une super expérience très formatrice car j’ai pu découvrir les réalités de la création de jeux vidéo en entreprise et acquérir une expérience professionnelle. Après mon stage, j’ai eu le choix entre continuer dans le studio en devenant salarié ou bien monter ma boite, j’avais envie d’indépendance et de passer à l’étape supérieure, j’ai donc décidé de monter mon propre studio de jeux vidéo !
Notre premier jeu a remporté un concours de développeur organisé par l’opérateur SFR, cela nous a donné une bonne impulsion et nous a permis de rebondir en réalisant des jeux pour des clients et des auto-productions. Aujourd’hui nous avons travaillé sur plus d’une dizaine de jeux différents et nous avons plusieurs nouveaux projets en cours de développement qui sortiront en 2013.
Même si bien entendu cela demande une tonne d’énergie, d’efforts et de travail, le moteur c’est la passion, comme le dit le célèbre dicton de Confucius : «Choisis un travail que tu aimes, et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie» Quand on fait un métier qui nous intéresse réellement, se lever tous les matins pour travailler n’est pas une corvée mais un plaisir car on relève un défi, on accomplit son projet, c’est très motivant et je sais qu’avoir la chance de rassembler mes deux passions : les jeux vidéo et l’entrepreneuriat en une seule activité est quelque chose de vraiment formidable.
Cécile Courtais : Et c’est facile de créer son activité à 16 ans ?
Adrien Sergent : Facile non, réalisable oui ! Je m’explique : normalement oui, administrativement créer une auto-entreprise est quelques chose de très simple, la déclaration est gratuite, rapide à faire et entièrement réalisable par internet.
Mais en tant que mineur non, cela n’a pas été évident, car mon cas était particulier, en effet, j’avais 16 ans et il y avait un certain vide juridique autour de la création d’entreprise pour mineur, spécialement en tant qu’auto-entrepreneur. Lorsque j’ai voulu déclarer mon activité d’auto-entrepreneur par internet, j’ai eu la mauvaise surprise de découvrir qu’à l’époque le formulaire d’inscription ne permettait pas d’indiquer une date de naissance avant 18 ans.
J’ai alors appelé l’URSSAF, ils ne connaissaient pas la démarche à faire pour inscrire un mineur comme auto-entrepreneur, j’ai donc décidé de monter un dossier afin de les convaincre qu’un mineur pouvait parfaitement devenir auto-entrepreneur, pour cela j’ai rassemblé différentes informations trouvées sur plusieurs sites tel que l’APCE.
J’ai eu un rendez-vous à l’antenne Marseillaise de l’URSSAF où j’ai déposé mon dossier, ils l’ont fait remonter jusqu’à la Maison Mère de l’URSSAF à Paris et après une semaine d’attente, j’ai reçu un coup de fil pour m’annoncer la bonne nouvelle : mon dossier était accepté, j’étais devenu un entrepreneur ! Ça a été vraiment un grand moment de joie pour moi qui a récompensé les semaines d’efforts pour monter le dossier.
L’annonce de mon inscription comme premier mineur auto-entrepreneur a fait le tour du web via plusieurs articles sur des sites d’entrepreneurs et rapidement d’autres mineurs ont utilisé mon cas pour en faire jurisprudence et convaincre leur URSSAF régionale de faire de même.
Deux mois après, le gouvernement a annoncé la création d’une loi reconnaissant le droit aux mineurs de participer activement à la vie du pays en tant que président d’association ou entrepreneur via le régime d’auto-entrepreneur ou EIRL
Je suis vraiment heureux d’avoir réussi à faire bouger les choses à mon échelle et avoir ainsi permis de créer une sorte de jurisprudence qui a changé concrètement les choses. Cela a été une grande avancée qui a permis de libérer beaucoup d’énergies, de faire éclore de beaux projets d’entrepreneurs qui n’auraient peut-être pas vu le jour autrement ou bien seulement des années plus tard.
Je pense vraiment qu’un des handicaps majeurs qui gène l’entrepreneuriat en France est la complexité administrative et fiscale, c’est la cause de beaucoup de renoncements de créateurs d’entreprise au moment de franchir le pas et de monter concrètement leur activité, la France aurait clairement besoin d’une simplification administrative et fiscale ainsi que la mise en place d’un guichet unique des formalités pour les entrepreneurs. Justement le régime de l’auto-entrepreneuriat avec son cadre souple et sa gestion simplifiée permet de répondre en partie à ces problèmes, en proposant une solution adaptée face à ces difficultés administratives
Le régime de l’auto-entrepreneur c’est la liberté d’entrepreneuriat ! Il offre enfin le droit d’entreprendre à tous les citoyens en supprimant les traditionnelles barrières fiscales qui font tomber tant de projets à l’eau avant même leur concrétisation en obligeant à payer des impôts sans avoir même gagné 1 euro de chiffre d’affaire !
Cécile Courtais : Après 3 ans d’activités, comment se porte ton entreprise ?
Adrien Sergent : Mon entreprise se porte très bien, nous alternons des projets pour des clients (advergames, sous-traitance, commande d’éditeurs etc) et des auto-productions indépendantes, comme je te le disais en début d’interview, nous avons déjà travaillé sur plus d’une dizaine de jeux différents et plusieurs projets sont prévus pour sortir dans les prochains mois. 2014 va être une année très importante pour mon entreprise avec une stratégie de croissance axée sur des projets numériques.
En faisant le point sur ces trois premières années d’activité, je peux voir à quel point elles ont été riches d’évolution professionnelle et de rencontres, j’ai découvert l’importance du résautage et du partage d’expériences entre entrepreneurs, en tant que créateur d’entreprise on est souvent confronté à de nombreux défis à relever et face à cette montagne de challenges, on peut parfois se sentir un peu seul, il est essentiel de ne pas être isolé et de s’ouvrir au dialogue avec les autres entrepreneurs.
C’est justement là que j’ai compris l’importance de la Fédération des Auto-Entrepreneurs, des structures tel qu’elles ont un rôle clé à jouer dans ce domaine pour informer, accompagner et aider les auto-entrepreneurs, car s’il est facile de s’enregistrer en tant qu’auto-entrepreneur, faire vivre son entreprise est plus difficile comme pour tout entrepreneur, et avoir un partenaire comme la FEDAE pour accompagner la croissance de son activité est un atout précieux.
En comprenant cela j’ai voulu me servir de ma propre expérience pour aider les autres auto-entrepreneurs à monter leur projet, j’ai donc proposé ma candidature pour devenir délégué départemental des Bouches du Rhône et la FEDAE m’a fait la joie de retenir ma candidature, c’est un véritable honneur pour moi et je fais tout mon possible pour m’en montrer digne en agissant concrètement et en étant présent sur le terrain pour les auto-entrepreneurs du département.
C’est un travail passionnant et plein de défis, car il n’existait pas encore d’antenne de la FEDAE dans les Bouches du Rhône et c’est un département avec un fort dynamisme entrepreneurial, en effet, avec près de 50 000 inscriptions d’auto-entrepreneurs dans les Bouches du Rhône depuis la naissance du régime, nous sommes le deuxième département juste après Paris en termes d’auto-entrepreneurs..
Actuellement je suis en train d’organiser la FEDAE 13 et de rassembler nos adhérents, il y a plusieurs centaines de membres de la FEDAE dans le département. Plusieurs événements sont en cours d’organisation, d’ailleurs si vous souhaitez rejoindre la FEDAE, discuter avec nous ou bien simplement suivre l’actualité de la FEDAE 13, nous vous invitons à rejoindre notre page Facebook : https://www.facebook.com/FEDAE13
Au final, la création du Mouvement des Poussins est une suite naturelle de mon parcours d’entrepreneur et de mon engagement associatif, la naissance d’une initiative citoyenne, apolitique et transpartisane me semblait essentielle pour rassembler et défendre les auto-entrepreneurs contre l’injustice que représente la proposition de loi de limitation dans le temps du régime de l’auto-entrepreneuriat.
Le Mouvement des Poussins a déclenché une très belle dynamique en rassemblant des auto-entrepreneurs, mais aussi plus largement des entrepreneurs, des artisans, des agriculteurs, des micro-entrepreneurs, des free-lances, des salariés, des retraités, des étudiants, en bref une belle mosaïque des forces vives de la France.
Le Mouvement des Poussins défend les auto-entrepreneurs, mais aussi plus largement la liberté d’entrepreneuriat en France, les auto-entrepreneurs, les micro-entrepreneurs et les TPE-PME devraient s’unir et avancer dans la même direction afin de donner une voix qui porte aux entrepreneurs de France et pouvoir ainsi indiquer au gouvernement les bonnes mesures à prendre pour l’économie, il faut savoir que 90% des emplois en France sont crées par des micro-entreprises et TPE-PME, rassemblons-nous et ensemble travaillons à l’amélioration globale de l’entrepreneuriat en France !
La mobilisation grandit de jour en jour et pour que son succès soit croissant votre soutien est indispensable au mouvement, c’est ensemble que nous réussirons à faire changer les choses !
Pour rejoindre le Mouvement des Poussins, je vous invite à signer la pétition sur notre site web : http://www.defensepoussins.fr et à liker la page Facebook des Poussins : https://www.facebook.com/LesPoussinsAutoEntrepreneurs
Je souhaite vraiment remercier du fond du cœur les milliers de personnes qui soutiennent les Poussins, Sarah et toute l’équipe de Change.Org ainsi que les dizaines de bénévoles qui œuvrent à la réussite de cette cause, et bien sûr merci à toi Cécile pour ton engagement auprès des Poussins et pour cette interview, je n’ai plus qu’une seule chose à dire : Piou Piou !
Cécile Courtais : Après avoir lu ces quelques lignes, vous comprenez maintenant pourquoi Adrien représente le parfait symbole de ce mouvement, lui, le poussin qui il y a quelques années a été un précurseur, lui qui n’a jamais hésité à défendre des causes dans lesquelles il croyait, lui qui illustre si bien le vieil adage « aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre des années… »
Comment lutter contre le terrorisme ?
16 janvier 2016 Laisser un commentaire
A l’heure des commémorations pour les victimes des attentats de Janvier et de Novembre 2015 cette question reste brûlante d’actualité : Comment faire pour lutter efficacement contre le terrorisme ? Que pouvons-nous et que devons-nous faire pour que de tels actes de barbarie ne puissent plus se reproduire sur notre territoire ?
Car au fond, après les nécessaires et légitimes commémorations à la mémoire des victimes et en soutien à leurs proches, la meilleure façon de leur rendre hommage n’est il pas de tout faire pour que la phrase “plus jamais ça” devienne une réalité concrète ?
Et aux terroristes, eux qui voulaient réduire notre liberté d’expression au silence, nous faire vivre prisonniers de la peur, nous faire entrer dans une logique guerrière afin de nous faire perdre nos valeurs et nous monter les uns contre les autres pour diviser la société française, à ces barbares quelle meilleure réponse leur donner, pour leur montrer leur défaite stratégique et morale, que de révéler au reste du monde le visage d’une France non pas apeurée et fracturée, mais au contraire d’une France rassemblée et unie autour de son mode de vie et de ses valeurs républicaines : Liberté, Égalité, Fraternité.
C’est pour toutes ces raisons que nous devons nous demander ce que nous pouvons faire, au delà du nécessaire devoir de mémoire et de solidarité avec les victimes des attentats et leurs proches, comment empêcher que de telles actes de barbaries se reproduisent à l’avenir ?
Le sujet est très complexe et je ne prétends nullement avoir la réponse, la solution miracle qui pourrait permettre de tout résoudre d’un coup de baguette magique, néanmoins je pense que c’est notre devoir de citoyen d’agir, de réfléchir et de débattre, chacun à son échelle et selon ses moyens, sur ces questions là car c’est notre avenir commun à tous qui est en jeu, il n’y a que de cette façon qu’une prise de conscience citoyenne pourra avoir lieu dans toute la France et que les élus commenceront, peut-être, enfin à agir dignement face à ce péril qui nous menace tous.
Voici quelques pistes de réflexion sur ce qui me semblerait être des éléments de réponse à ce problème majeur qu’est le terrorisme :
Que les élus arrêtent leur politique de l’autruche
Les politiciens doivent accepter leur part de responsabilités dans la situation actuelle à cause de leur inaction quand ils ferment les yeux sur des atteintes à la laïcité dans leur circonscription (de la part de toutes les communautés religieuses) uniquement pour des raisons électoralistes , de leurs erreurs quand ils acceptent de soutenir des opérations de guerre illégitimes (souvent pour des questions pétrolières ou énergétiques) qui ne sèment sur leur chemin que mort, chaos et déstabilisation politique, un terreau favorable au développement du terrorisme et de l’extrémisme sous toutes ses formes et enfin leur complaisance quand ils font ami-ami avec des régimes dictatoriaux qui financent le terrorisme en l’arrosant de millions de pétrodollars pour des raisons idéologiques ou géopolitiques comme par exemple l’Arabie Saoudite et le Qatar.
Arrêtons de renoncer à nos valeurs sur l’autel de la facilité et de l’appât du gain, faisons vivre au quotidien le triptyque de notre République, mettons la pression à nos élus afin que ceux ci changent d’attitude. Au sein de notre territoire refusons le communautarisme de toutes sortes et remplaçons le par un républicanisme inclusif prônant l’égalité de tous dans nos droits mais aussi dans nos devoirs de citoyen, à l’international ne suivons pas aveuglement Washington ou d’autres super-puissances dans des guerres qui ne nous concernent pas et causent le malheur parmi les populations qui en sont les cibles et ayons enfin le courage d’infliger des sanctions commerciales aux pays finançant le terrorisme, quitte même à suspendre ou rompre les liens économiques entre la France et ces pays, nous ne pouvons et ne devons pas accepter que le “business international” se fasse au prix du sang de nos concitoyens.
Que la justice fasse enfin son travail
La justice doit faire pleinement son travail, elle doit être juste mais ferme et surtout ne pas accepter qu’il existe des territoires perdus pour la République, comment accepter que les prisons elles même soient des lieux de non droit, comment accepter qu’elles deviennent des écoles du crime et de l’extrémisme ?
Le juge anti-terroriste Marc Trévidic a déjà alerté à plusieurs reprises les pouvoirs publics sur le fait que la justice manque de magistrats et d’hommes de terrain pour mener efficacement les enquêtes, car n’oublions pas que c’est également grâce aux juges anti-terroristes et leur travail d’investigation que des attentats sont déjoués et des cellules terroristes démantelées permettant chaque année de sauver des centaines de vies. Il est donc urgent de redonner les moyens à notre justice d’agir et d’enquêter, la réduction des effectifs doit cesser
Je suis convaincu que pour réussir à mener une politique anti-terroriste efficace, il faut aller plus loin, coordonner les efforts de chacun, c’est pourquoi une mobilisation d’ampleur est nécessaire dans tous les corps de l’Etat. Nous devrions nous inspirer de l’Italie qui avait mis en place des commissions anti-mafia associant toutes les partis-prenantes (justice, police etc) et ont eu des résultats très significatifs, c’est pour cette raison que je préconise la création en France d’une Commission de lutte contre le terrorisme associant des élus, des magistrats, des représentants des forces de l’ordre et du renseignement ainsi que des personnalités de la société civile expertes de ces questions, je décrirai cette proposition plus en détail lors d’un prochain billet de blog.
Que les forces de l’ordre et de renseignement aient les moyens de faire leur devoir
Nous devons également donner les moyens aux forces de l’ordre et de renseignement de faire leur travail, ils sont le bouclier de la République, nous devons le renforcer plus que jamais et recruter des milliers d’agents de terrain, il est temps d’arrêter de réduire le nombre de fonctionnaires qui chaque jour œuvrent pour nous protéger.
Mais attention, donner les moyens humains, judiciaires et matériels aux forces de l’ordre et de renseignement de remplir leur rôle ne signifie certainement pas leur donner carte blanche, sans aucun contre-pouvoir ni contrôle judiciaire sur leur action, pas plus que cela ne veut dire tomber dans un état policier en sacrifiant nos libertés publiques, car comme le dit la célèbre citation :
Demandons la justice, prenons des décisions efficaces pour défendre la France, mais soyons attentifs à éviter la démagogie et à ne pas tomber dans le piège de mesures faussement sécuritaires mais réellement liberticides qui ne nous protègent pas, mais au contraire fragilisent la société et nous rendent ainsi plus vulnérables.
Bien d’autres propositions mériteraient d’être détaillées et débattues comme par exemple la pertinence symbolique d’une peine d’indignité nationale ou bien encore le rôle que devrait jouer les géants du numérique comme Google, Facebook ou Twitter dans la lutte contre le terrorisme et leur responsabilité en cas d’inaction. Mais ce texte commence déjà à être long, j’aurai certainement l’occasion de le développer dans mes prochains billets de blog.
Et nous les citoyens, la société civile, que pouvons nous faire pour lutter contre le terrorisme ?
Le meilleur moyen de lutter contre le terrorisme est de refuser de céder à la peur, d’obliger les élus à faire leur devoir, de veiller à ne pas diviser la société française en ne faisant pas d’amalgame, de favoriser le vivre ensemble pour montrer un front uni face à l’obscurantisme et surtout de continuer àvivre normalement, car si nous changions nos habitudes, si nous restions cloitrés chez nous dans l’inquiétude, ce serait une victoire que nous donnerions à ces barbares terroristes et nous ne devons pas leur offrir cette joie.
Lors de la tuerie de Janvier nous disions “Je suis Charlie” pour symboliser notre volonté de défendre la liberté d’expression et la laïcité, aujourd’hui nous disons “Nous sommes la France” pour défendre nos valeurs républicaines et notre modèle de société ouverte.
Face à la barbarie nous ne baisserons pas la tête, au contraire, restons nous mêmes, soyons solidaires et tous ensemble faisons vivre au quotidien les valeurs de notre République : Liberté, Égalité, Fraternité.
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